đą Droit de se taire et enquĂȘte administrative : Ă quand une Ă©volution de la jurisprudence du Conseil d’Etat ? âïž
đ Rappels :
âĄïž Principe : le droit de se taire s’applique Ă toute sanction ayant un caractĂšre punitif,
âĄïž Mise en Ćuvre : dans le cadre d’une procĂ©dure disciplinaire, un agent public ne peut ĂȘtre entendu sur des manquements sans avoir Ă©tĂ© prĂ©alablement informĂ© de son droit de se taire.
â ïž Selon le Conseil d’Ătat, le droit de se taire :
1ïžâŁ Ne s’applique pas aux Ă©changes ordinaires entre un agent et sa hiĂ©rarchie,
2ïžâŁ N’est pas requis dans les enquĂȘtes menĂ©es par l’administration, mĂȘme si celles-ci rĂ©vĂšlent des manquements, sauf « dĂ©tournement de procĂ©dure ».
Et dans tous les cas, le dĂ©faut d’information relatif au droit de se taire n’entraĂźnera l’annulation de la sanction que si celle-ci repose de « maniĂšre dĂ©terminante » sur les propos tenus par l’intĂ©ressĂ©…
đ ïž Implications pratiques :
La notification du droit de se taire dans le cadre d’une enquĂȘte administrative / enquĂȘte interne n’est pas requise, alors mĂȘme que :
âĄïž dĂšs le stade de l’enquĂȘte interne, l’agent est souvent, de fait, mis en cause,
âĄïž les rĂ©sultats de l’enquĂȘte interne sont susceptibles d’ĂȘtre utilisĂ©s par l’employeur public pour fonder, ensuite, une sanction disciplinaire.
â Pourquoi dĂšs lors ne pas informer l’agent de son droit de se taire dĂšs lors qu’il est mis en causeâ
đ De façon gĂ©nĂ©rale, les garanties accordĂ©es aux personnes entendues dans les enquĂȘtes internes en droit public restent donc moindres que celles admises en droit privĂ©.
Chez Causes Avocats, nous avons pour bonne pratique de systĂ©matiquement aviser la personne mise en cause de son droit de se taire, ce qui renforce la garantie des droits et donc la force probante des rĂ©sultats de l’enquĂȘte.
Références des décisions :
Cons. const., 4 oct. 2024, n° 2024-1105 QPC
CE, 19 déc. 2024, n° 490157
CE, 23 déc. 2024, n° 290157